8.3.12

Chronique apéritive /1

 La vie, ça sent pas toujours la rose, Francine.


Polyester, John WATERS, 1981 - 1h24.
Version originale sous titrée en français.

Avec : Divine, Tab Hunter, Edith Massey, David Samson, Mary Garlington, Ken King.

Synopsis : Dans la ville de Baltimore, les mésaventures et la descente aux enfers de Francine, mère d'une famille atypique : un mari pornographe qui la méprise et la trompe, un fils fétichiste de pieds et de chaussures, et une fille extravertie qui tombe enceinte ...

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Autant le dire de suite, John Waters est un drôle de coco. Né à Baltimore en 1946, élevé dans sa banlieue, une éducation catholique, des études de cinéma glorieusement abandonnées en route, tout cela donne en bout de course un réalisateur, scénariste et acteur totalement foutraque, outrancier et d'un mauvais goût brillant.
A la fin des années 60, il amorce son chemin très spécial avec Mondo trasho, Female trouble et Pink flamingos, trois petits bijoux comico-dramatico-trash qui feront de lui un réalisateur incontournable de l'underground américain. Dès ses premiers films, le ton est donné : des acteurs fétiches au physique déroutant, des décors, des costumes hauts en couleurs et kitsch au possible, un amour de la provocation qui ne semble pas trouver de limite. Bien loin des productions hollywoodiennes, Waters secoue et perturbe l'Amérique bien pensante. Cette Amérique classe moyenne qui vit paisiblement d'apparences et de conventions dans des pavillons, comme ceux qui s'alignent gentiment dans les quartiers résidentiels de Baltimore.

Pour cette séance inaugurale du Kinotarama, nous avons décidé d'être (un peu) gentils pour que vous puissiez (presque) venir avec les enfants. Vous verrez Polyester, film plus tardif. Non plus financé avec des fonds de tiroirs comme les premiers de la période Dreamland (micro boîte de prod' montée par Waters pour réaliser et distribuer ses films), mais par la New Line Cinéma. On pourrait croire que Waters, plus mûr, s'est assagi, mais ça n'est que façade. Polyester est une magnifique parodie de soap opera mélo à mourir de rire. Toutes les conventions du genre y passent, mais perturbées par une drôle de moulinette qui au final nous donne à voir une critique jobarde et désopilante des années Reagan.
On y verra dans le rôle principal Divine, travesti muse de Waters. Et si l'on a passé beaucoup de nuits à regarder des films stupides, on reconnaîtra Tab Hunter, acteur à minettes des années 60.


Ce film se présentait à sa sortie en salles comme le premier film en odorama. On distribuait aux spectateurs une carte à gratter dont le fonctionnement est expliqué au début de la projection.  Malheureusement, nous n'avons pu reproduire la totalité des odeurs, au Kinotarama, Polyester ne sentira rien. Peut-être faut il en être rassuré.

A dimanche !


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