11.1.20

On reprend


Reprise des compulsions cinématographiques après le crash du disque dur, la perte de l'ancien cahier répertoriant les films, le déménagement.

Désormais, on s'attache pour partie à la figuration du masochisme tel qu'analysé par Deleuze dans son introduction à Sacher-Masoch et en écho au livre de Jean Streff Le masochisme au cinéma. Bref, il y a du cinéma, de la psychanalyse et de la littérature. Cela dérive vers le voyeurisme, des affaires de montage, de fantasmatique. Il y a un plan défini, des embryons de notes. c'est sérieux et joyeux.

D'emblée, ce qui est amusant, c'est que la plupart de mes interlocuteurs ne peuvent s'empêcher de renvoyer mon objet d'analyse au couple hypothétique sado-masochisme, de m'aiguiller vers des films asiatiques, me parler de bondage, voire de cuisine. Comme si chacun, chacune avait le besoin d'éloigner cet objet qu'est le masochisme. J'ai pu remarquer que pour la plupart des productions, le cinéma faisait de même. Freins, récit écran, déplacement, tabou, tout un réseau de pudeur, de gêne.

Evidemment, comme je suis cachotière, il y a fort peu de chance que je recopie ici mes notes de travail. En revanche, je peux dire que si l'on est Caennais on peut ce mois-ci aller voir Maitresse de Barbet Schroeder au Café des Images. La thématique est certes déplacée - c'est dit dans le titre, mais une certaine crudité des images prend une fonction qui n'est pas sans entrer dans ma grille d'analyse.
Et d'ici peu, je tenterai d'être rigoureuse et copierai la liste des films vus pour l'instant.


24.3.16

Mini conférence : Figures & défigurations, la femme tueuse dans le cinéma de genre

Mini conférence : Figures & défigurations, la femme tueuse dans le cinéma de genre
30 mars, 7h-9h @ Café Sauvage

Dans n'importe quelle institution, personne n'oserait faire ça : les conférences à 7h du matin, au Café sauvage, ils le font. Ils disent mini, mais c'est déjà trop.

Contre toute attente, on sera réveillés, ce mercredi 30 mars pour entendre parler de représentations de femmes tueuses dans quelques productions du cinéma de genre des années 70 à nos jours. On y démontera du mythe et on ne se gênera pas pour être pervers.

Bibliographie critique
Barthes Roland, Mythologies, Seuil, Points Essais, 1957
Cardi Coline, Pruvost Geneviève Dir., Penser la violence des femmes, La Découverte, 2012
Courtine Jean-Jacques Dir., Histoire de la virilité III, La Virilité en crise ? Le XXé-XXIé siècle. Seuil, L'Univers historique, 2011
Zizek Slavoj , A pervert guide to cinéma, 2006


Filmographie
a priori déjà décidée, partage à venir.


Evénement Facebook

11.6.14

Chronique apéritive 3/

Koji Wakamatsu, L'Extase des anges, 1972.

 

(天使の恍惚, Tenshi no kōkotsu)
Réalisation : Kōji Wakamatsu
Scénario : Masao Adachi
Pays d'origine : Japon
Format : Noir et blanc - 35 mm - 2,35:1 - Mono
Genre : drame, érotique.
Date de sortie : 1972
Durée : 1h29
Avec : Ken Yoshizawa, Rie Yokoyama, Yuki Arasa, Masao Adachi, Michio Akiyama, Yosuke Akiyama, Susumu Iwabuchi, Yosuke Yamashita.

Pour cette projection du 15 juin, choisir un seul film dans la prolifique filmographie de Wakamatsu n'a pas été chose aisée. Nous avons d'abord éliminé les rares productions à gros budget, les titres les plus connus (si tant est qu'on le connaisse un peu), ceux des années 60 (que selon le réalisateur lui-même, les français préfèrent). Nous avons ensuite tenté de trouver, dans ce qui reste, une sorte de film qui serait emblématique et condenserait toutes les obsessions tant formelles que thématiques de Wakamatsu. Puis les nôtres aussi, ce qui fait que depuis que nous avons découvert ce réalisateur, nous devenons compulsifs à son sujet, cherchant tous ses films, en regardant certains plusieurs fois (bien trop de fois pour que cela reste raisonnable)

Nous avons longtemps hésité, nous aurions pu porter notre choix sur Va va vierge pour la deuxième fois, nous l'aurions choisi pour son intense beauté de cadrages, d'éclairages. Mais c'est un film très dur, tout à fait désespéré, sûrement trop lourd pour un dimanche soir. Et, même si, comme presque tous les films de Wakamastsu, il traite de rapports de domination, la dimension politique n'est pas directe. Nous aurions manqué une part de ses interrogations comme il les porte à l'écran à partir des années 70.

Cette synthèse que nous cherchions est là, dans L’Extase des anges, même si la dimension sexuelle hérité du Pinku eiga, mauvais genre où Wakamatsu a fait ses armes, y est moindre (mais loin d'être absente).

Le film s'ouvre sur une scène de vol : un groupe de jeunes gens engagés dans une fraction politique armée va piller un dépôt de munitions. Mais l'action tourne mal, certains sont tués, d'autres blessés gravement. Une suspicion d'infiltration plane sur toute la cellule, il y aurait un donneur, un traître. Commencent alors des jeux de pouvoir, d'illusions et de désillusions en face d'un objectif révolutionnaire toujours plus lointain.

Ce Japon que nous donne à voir Wakamatsu dans ses films des années 70, nous le connaissons peu en occident : le Japon des cellules révolutionnaires, des mouvements de contestations étudiants et ouvriers. Et ce réalisateur, parce qu'il a été engagé dans ces mouvements, nous les montre sous un angle inhabituel pour ces sujets, qui n'est pas celui des discours d'Etat, mais celui des groupes politiques eux-mêmes. Cependant, qu'on ne s'y trompe pas, L'Extase des anges n'est pas seulement un film politco-historique qui dans l'illusion de coller au plus près à l'événement, chercherait à l'expliquer, à en donner une interprétation digérée. Il assume sa dimension poétique, sa part de fiction idéalisatrice ou critique.

Esthétiquement, il conserve ce jeu du Pinku eiga, d'alternance entre noir et blanc et couleur, qui a l'origine, dans ce genre était utilisé pour montrer le rose des chairs, faire érotisme. Mais ici, c'est tout autre chose que les corps qui se montre, qui vient jouer avec l'intensité de l'image et la tension de la narration. Ce sont les rapports humains. Le sexe, objet central du Pinku eiga, n'est qu'un prétexte pour parler de pouvoir, de la violence des relations humaines. Dans les moments de tensions, de désespérance, une attention toute particulière est apportée à l'éclairage, aux cadrages, comme dans les deux très belles scènes de cabaret où la dirigeante de la cellule rencontre ses supérieurs.

L'Extase des anges est un film qui se désespère de l'amour, du politique, des tristes résultats de l'imbrication de ces deux tensions. Rien ne survit à la violence sinon la violence elle-même, désordonnée, sacrificielle.

Pour en apprendre un peu plus concernant la biographie de cet étrange bonhomme qu'est Koji Wakamatsu, on pourra se reporter à l'entretien qu'il a accordé à 1Kult pour la sortie de Le Soldat Dieu ou à l'article le concernant sur le site du Cinéclub de Caen.

Si l'on est amoureux du théorique, on pourra écouter la conférence diffusée sur le site de La cinémathèque française, où il est aussi question de Masao Adachi, autre cinéaste japonais de la révolte, dont on voit le nom ici, pour la réalisation et dans la liste des acteurs.

Mais surtout, on viendra dimanche voir le film avec nous.



4.6.14

Souvenirs d'Amérique du sud 1/

1.a. Argentine, représentations de la dictature

Une enfance clandestine, B. Avila
Histoire d'une fugue, Buenos Aires 1977, A. Caetano
L'Histoire officielle, L. Puenzo
L'Heure des brasiers, F. Solanas
Tangos, l'exil de Gardel, F. Solanas


2.6.14

Déclassement.

Au retour d'Amérique du Sud, le disque dur de mon ordinateur de sac a tristement été scratché. Le classement thématique des films tel qu'il était établi en février 2014 est totalement perdu.
Les listes qui n'avaient pas encore été publiées ont donc disparu à jamais. Je n'en ai plus de souvenir, elles ne seront pas reproduites à l'identique ou presque. Je n'en éprouve pas de tristesse, de sensation de perte réellement effective qui pourrait me conduire à tenter une récupération.
C'est donc sans inquiétude de cohérence avec l'ancien que je reprends mes classements suivant mes obsessions thématiques.

1.2.14

Morts violentes en tous genres 1/.


14. Représentations de la menace à travers la figure du serial killer
L'étrangleur de Boston, R. Fleischer
L'étrangleur de la place Rillington, R. Fleischer
Maniac, W. Lustig
Deranged, A. Omeby & J. Gillen

15. Virus, etc. Pandémie dans le film de genre.
The taint, D. Bolduc
Antiviral, B. Cronenberg
Virus cannibale, V. Dawn
Viral assassin, R. Larkin
Pontypool, B. McDonald


16. Slashers, survivals, etc.
Halloween
, 10 films, divers réalisateurs
Urban legend
, 3 films, divers réalisateurs
La baie sanglante
, M. Bava
Hell night
, T. DeSimone
Madman Marz
, J. Gianonne
Derrière le masque
, S. Glosserman
My bloody valentine
, (2009), M. L. Greenberg
Plague town
, D. Gregory
Carnage
, T. Maylaw
Malevolence
, S. Mena
Black Christmas
, 2006, G. Morgan
Reeker
, D. Payne
Douce nuit, sanglante nuit
, C.E. Sellier
Alone in the dark
, J. Sholder
Bloody bird
, M. Soavi
Cold pray
, R. Uthang
Destination finale
, J. Wong
Eden Lake
, J. Watkins
The eyes of a stranger
, K. Wiederhorn

*Liste incomplète...

25.1.14

Les femmes au cinéma / vengeresses, tueuses, souffreteuses, etc.


8.Représentations de la femme vengeresse (ou pas) dans le rape and revenge
Crime à froid, B. Arme Vibenius
La maison au fond du parc,
R. Deodato
M.S.45
, A. Ferrara
Run bitch run ! J. Guzman
La femme scorpion, S. Ito
Descent, T. Lugacy
Julia X, P.J. Pettiette.
Quand l'embryon par braconner, K. Wakamatsu
I spit on your grave, M. Zarchi
Red to kill, B.T. Hin-Shing

9.Pas facile d'être une meuf (même si on y remédie parfois)
Clean, O. Assayas
The disappearence of Alice Creed, J.Blakeson
Stoker, P. Chan-Wook
Girl fight, K. Kasuma
Lilja 4 ever, L. Moodysson
Jeune et jolie, F. Ozon
The bunny game, A. Renmeier
Death proof, Q. Tarentino
La servante écarlate, V. Sclöndorf
Va, va vierge pour le deuxième fois, K. Wakamatsu
Les anges violés, K. Wakamatsu
Piscine sans eau, K. Wakamatsu

10.Représentations de la femme tueuse
Freeway, M. Bright
Violette Nozières, C. Chabrol
Lady snowblood, T. Fujita
La petite fille au bout du chemin, N. Gessner
Monster, P. Jenkins
Jennyfer's body, K. Kusama
Alyce, J. LeeAll the boys love Mandy Lane, J. Levine
Teeth, M. Lichtenstein
The woman, L. McKee
Audition, T. Miike
Mutant girls squad, Y. Nishimura & T. Sakaguchi
Carrie, 2013, K. Pierce
Répulsion, R. Polanski
Serial mom, J. Waters

*Liste incomplète tant pour les films vus que pour les introuvables