3.4.12

Deranged, 1974.

Kinotarama à vu :

Deranged : Jeff Gillen, Alan Ormsby.


Genre(s) : Comedie, crime,  horreur
Février 1974 (USA) - Durée : 82 min
Pays : Canada | USA - Langue(s) : Anglais

Avec : Roberts Blossom, Cosette Lee, Leslie Carlson, Robert Warner, Marcia Diamond, Brian Smeagle, Arlene Gillen, Robert McHeady, Marian Waldman, Jack Mather, Micki Moore, Pat Orr, ...

Synopsis : Ezra Cobb est un simple d’esprit qui a toujours vécu surprotégé par sa mère possessive. Il reste à son chevet lorsqu’elle tombe malade. Quand elle vient à mourir, il ne le supporte pas, et fait comme si elle vivait toujours. Mais peu à peu il commence à entendre la voix de sa mère lui demanda de la ramener à la maison. La raison d'Ezra vacille totalement et il va chercher le cadavre de sa mère au cimetière. Pour lui rendre une beauté, il se met à déterrer d'autres cadavres et à prélever des bouts de peaux pour la rafistoler. Il conserve également les corps pour qu'ils tiennent compagnie à sa mère. La folie d'Ezra ne fait que commencer...

1.4.12

chronique digestive 2/

"On t'a donné la parole et tu dis que de la merde, mec !"

Dead heads, Brett Pierce, Drew T. Pierce, 2011.

Avec : Michael McKiddy, Ross Kidder, Taylor Markus, ...
Genre : Comédie, Epouvante-horreur
USA 2011


Du temps de mon adolescence de presque vieille conne née au début des années 70, le teen movie, lorsqu'il était bien réalisé (Breakfast club ou La Folle journée de Ferris Bueller, de John Hugues, évidement) était un genre qui permettait une acide critique sociale, pointant les convenances passablement emmerdantes auxquelles il allait falloir se plier en entrant dans l'âge adulte, se choisissant une carrière et un compagnon ou une compagne en vue d'une reproduction des spécificités de sa CSP. Ceci, en mettant en confrontation des personnages représentant l'ordre et d'autres refusant de s'y soumettre. Et donc, lorsque c'était bien foutu, cela pouvait être jubilatoire.
Le film de zombies, quant à lui, était l'occasion de faire un truc gore, absurde avec grognements et rebondissements sanglants. Le zombie, peut représenter tout ou n'importe quoi et surtout, rien du tout. Ça peut être tout aussi jubilatoire et bien tordant. Oui, j'aime les films des zombies, particulièrement  lorsqu'ils sont absolument débiles comme l'indépassable, l'immanquable, l'impeccable Bad Taste que nous diffuserons très probablement au Kino.
Dead heads est au croisement de plusieurs genres, et outre le fait qu'il ait été programmé l'an passé à l'Etrange festival, c'est en grande partie ce qui m'a motivée à le regarder. Par ailleurs, autre aspect non inintéressant a priori, c'est un film où certains zombies sont doués de parole et de pensée.
Mais trêve de tripatouillages génériques, venons en au synopsis : un post-adolescent non pas boutonneux, mais en bonne voie de décomposition, se réveille de la mort sans en avoir conscience et échoue dans un cimetière ou des zombies décérébrés se battent pour les meilleurs morceaux de quelques cadavres. Il y rencontre un autre post-adolescent zombifié un peu plus au fait de son état. Malgré la débâcle, les deux comparses vont se taper un burger cru et deviser gentiment de leur nouvelle condition. Ils se découvrent totalement en marge : ils ne sont pas tout à fait zombies puisqu'ils ont une conscience et ne sont plus humains, puisqu'ils  sont  morts. Que leur reste-t-il ? L'amour, évidemment, l'amour. L'un des deux comparses ne se rappelle pas sa mort, en revanche, lui reste gravée en mémoire l'image de sa blonde. Il conserve au fond de sa poche la bague de fiançailles qu'il souhaitait lui offrir. Bravant les combats ineptes entre zombies et humains, nos deux compagnons se mettent en devoir de retrouver la fameuse blonde. Ils sont accompagnés d'un troisième zombie, vraiment débile pour le coup, mais doué d'une étrange affection protectrice pour nos deux marginaux.
Même si ça joue avec les codes, même si ça s'en moque un peu, même si, même si, ... Tout cela est plutôt décevant.
Tapons dans la topique comme dirait l'autre : les zombies sont des zombies. L'humain qui est à l'origine de leur transformation est un vrai méchant. L'humain gentil qui tente de comprendre ce qui se passe est un vrai gentil même s'il canarde grave et semble être à l'origine un peu bad boy. Et nos deux zombies pensants ne sont pas bien futés. En outre, malgré quelques petits écarts, ils restent des post-adolescents bien conventionnels. Quelques personnages secondaires humains ou zombies totalement débiles remplissent leur fonction de personnages secondaires débiles. Et pour l'attendrissement, on est dans la comédie romantique pour jeunes. On n'évite pas de passer par la variante du bal de promo : la réunion des anciens du lycée. On nous fait le coup du père, le coup de la déclaration, le coup de l'attente, le coup du baiser avec applaudissements. Tout cela avec une petite ironie gentillette de parodie légère. Et... Et bien et voilà, générique.
J'avoue, je me suis passablement emmerdée. Dead heads, c'est seulement un petit film de distraction à rebondissements. Ça en met met plein la vue sur le papier. Mais au bout du compte, on peut le regarder en s'endormant et ne pas aller jusqu'à la fin. Puisque, seules quelques idées sont bonnes et non leur réalisation. Si l'on va jusqu'au bout, encore sur sa faim, on prend le risque de se trouver avec l'envie de faire des pâtes et de regarder un autre film.